Just be a warrior ♦ Lou

Étais-je en colère ? Oui ça c’était indéniable par chance Kendra était à l’école, elle ne s’inquièterait donc pas de ma colère ou du moins pas tout de suite au pire je suis sûr que si je demande à Alaric d’aller chercher ma fille à l’école – Oui Kendra connaissait « le monsieur qui aide sa tata » le temps que je remette les pendule à l’heure avec miss monde il le ferait sans soucis. Le jeune homme était un gars bien, il vivait un enfer avec ma sœur qui le traitait de tous les noms d’oiseaux mais il comprenait qu’elle souffrait et encaissait sans broncher. Je trouvais Lou complètement injuste d’où ma comparaison avec notre génitrice et notre sœur  deux connes sans cœur et Lou agissait de la même manière ce qui me rendait tout bonnement malade. Aujourd’hui je ne portais pas ma prothèse la porter tous les jours était impossible c’était douloureux et comme je ne bossais pas je ne la portais pas aujourd’hui. Ma chère petite sœur allait donc ENFIN comprendre le message.

C’est accompagné de mes béquilles que je rejoins la villa luxueuse qui lui avait été offerte, même pour ça elle n’avait aucune gratitude. Je sonnais et j’entendis Alaric dire « J’y vais » il m’ouvrit la porte et me souris me proposant gentiment la seconde chaise roulante de ma cadette pour que je ne fatigue pas. Je lui répondis avec gentillesse et je l’avoue une belle pique pour ma sœur.

« Non merci, contrairement à d’autre l’effort ne me fait pas peur » il rit un peu car il n’osait pas dire à ma sœur ses quatre vérités et était heureux de voir que je n’allais pas la laisser le traiter ainsi encore longtemps.

«  Oh Alaric, je peux te demander un service ? » demandais-je sur un ton bon enfant. Il me répondit qu’il était payé pour ça et que don évidemment qu’il me rendrait service. « Tu peux aller chercher ma fille à l’école dans trente minutes, je crois que je vais en avoir pour un certain temps avec sa tante » il hocha la tête et répondit « J’irais chercher la petite princesse » je souris « Tu es un ange, merci »

Je rejoins ma sœur et c’est sans gants que je dis, une jambe manquante à partir d’en dessous du genou.

«  Alors comme ça je ne comprends pas ce que tu vis MISS MONDE ?! »

Super, il arrive. Il va encore me faire la morale. Claquant le téléphone sur la table d’un geste brusque, je recule mon idiot de fauteuil pour aller dans ma chambre. J’ai besoin de me calmer, et ce n’est pas en voyant la tête de mon auxiliaire de vie, que ça va arriver ! Fermant la porte de ma chambre, je tourne en rond pendant quelques secondes, avant de m’arrêter et d’inspirer pour me calmer. Je n’en reviens toujours pas qu’il est osé me comparer à notre mère ! Et encore plus à Amélia ! Surtout qu’il ne l’a jamais vu ! Je suis désolée, mais je n’ai rien à voir avec ma mère et ma sœur ! Pourquoi mon père a-t-il décidé de me ramener de force ici ?! J’aurai réellement mieux fait de ne pas quitter Paris ! C’est pire qu’un enfer. Entendant la sonnette se mettre en route, je me fige. Super, il est devant la porte. Ouvrant la porte, sachant qu’il serait capable de débarquer dans ma chambre, je retourne dans le salon. En passant, mon auxiliaire de vie me dit qu’il va ouvrir. Il n’a qu’à y aller, il est payé pour.

Je l’entends discuter avec mon frère, et je lève les yeux au ciel tout en agrippant les accoudoirs de mon fauteuil. Intérieurement, je bous toujours autant, que depuis qu’il m’a envoyé ce sms. Entendant du bruit, je me tourne, surtout lorsque mon frère prend la parole. Je tourne mon fauteuil vers lui et reste de marbre. Pourtant, je suis surprise de ce que je vois. Lui, en béquilles, une jambe en moi. Réfléchissant rapidement, je sais très bien quand c’est arrivé. Ils m’ont menti, tous les deux. « Miss Monde comprend surtout que tu es un menteur. Et après, tu as le toupet de dire que c’est moi, qui ressemble à notre mère. » Lui tournant le dos, je me mords les joues pour ne rien dire de plus. Pourquoi ne m’a-t-il rien dit ? Pourquoi n’ai-je pas compris tout ça avant ? Pourquoi lui ou mon père ne m’a pas tenu au courant de cet événement ?! Pensaient-ils que j’étais trop idiote pour comprendre ?! Pourtant, c’est plus fort que moi. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Tu n’avais pas confiance en moi ? » J’ai parlé d’une voix neutre, pourtant, je me sens trahie. Et même si je vois bien que je ne suis pas la seule à vivre le handicap, je n’arrive pas à me dire qu’il comprend ce que je vis.

Je n'avais jamais vu Amélia c'était vrai mais nos échanges de mail m'avait suffit pour comprendre à qui j'avais affaire et la madre n'en parlons pas, la comparaison avait pour but d'appuyer là où ça fait mal pour la faire réagir. J'étais méchant, ce qui n'était pas dans mes habitudes et ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille mais non comme d'habitude elle ramène toujours tout à elle. Voilà qu'elle me traite de menteur, Respire Kyriann respire, reste calme.

" Il y a une grosse différence entre mentir et ne pas tout dire. Parce que moi j'ai décidé de me battre qu'importe ces putains de douleurs fantômes qui là tout de suite encore me donne envie de me plier en deux et de pleurer. Qu'importe que je ne puisse plus boxer, tant que je suis en vie il y a toujours un espoir pour que la vie soit bien plus belle. Qu'importe que je ne bosse plus qu'à mi-temps parce que je me débrouille pour que ma petite soeur puisse m'appeler pour tout et n'importe quoi. TOUT CA NE COMPTE PAS TANT QUE TOI TU ES EN VIE !"

Ma gorge se serra tout le long de ma tirade. Je ne pleurerais pas, pas question d'implorer son pardon, elle devait comprendre que nous sacrifions beaucoup pour elle et qu'elle ne devait pas nous traiter ainsi. Je ne lui demandais pas un "Merci" non juste un ton plus agréable.

"Tu étais en compétition et je ne voulais pas que tu foutes ton avenir en l'air juste parce que j'avais frôlé la mort. Mais là tu fous ton avenir en l'air toute seule et je ne te laisserais pas faire. Maintenant si tu permets je vais m'asseoir avant de m'écrouler."

Tout avait été dit dans le calme, je m'assied soufflant saleté de douleurs fantômes.

Il prend la parole. Une différence entre mentir et ne pas tout dire selon lui. Alors s’en être méchante, je ne vois que le mensonge. Il m’a trahie, ne voulant pas dire qu’il avait eu un accident. Oui, il a mal, je le conçois. Ca ne doit pas être facile de vivre avec un membre fantôme. Mais pour le moment, je pense simplement au fait qu’aucun des deux, que ça soit mon père ou lui, m’a tenu au courant lors de l’accident de mon frère. C’est quand même mon frère ! J’entends la douleur dans sa voix, mais au lieu de lui répondre, je préfère lui demander pourquoi il ne m’a rien dit. Est-ce une raison de confiance. Ne me faisait-il plus confiance après mon départ ? Pourtant, on s’est eu au téléphone à de nombreuses reprises ! Cherchant à savoir, je lui pose la question, lui tournant le dos. Lorsqu’il me répond, je me tourne d’un mouvement vif, en tournant la manette de mon fauteuil. Mais il ne me voit pas, vu qu’il va s’asseoir sur le canapé. J’attends qu’il ait pris place pour prendre la parole, légèrement énervée. « De quel droit tu as décidé de mon avenir ?! Ma famille passe avant le patinage ! Tu passes avec Kyriann, et ça a toujours été le cas ! Vous auriez dû me le dire avec papa ! »
J’aurai aimé me lever, me mettre devant lui, lui hurler tout au visage. Mais je ne le peux pas. Je ne peux même pas m’avancer trop vers lui, de peur de lui écraser les pieds ! Appuyant sur le bouton pour éteindre mon fauteuil, je ferme les yeux deux secondes et inspire profondément pour me calmer. Hurler ne servira à rien. Il veut m’aider, mais je ne veux pas de son aide. Et maintenant que je sais qu’il a ça, il doit s’occuper de lui, avant de s’occuper de moi. Puis je suis grande, je n’ai pas besoin d’aide. « Tu n’as pas à me surveiller, pour savoir si je fous mon avenir en l’air ou non. Mon avenir est foutu depuis que je me suis retrouvée le cul dans ce fauteuil, depuis que je ne peux plus être sur la glace. Ma vie c'est la glace, tu le sais mieux que personne. Et puis, tu as assez à t’occuper entre Kendra et toi. Toi et elle êtes plus importants, que mes états d’âme de miss monde, comme tu as su m'appeler. » Ma voix n’est pas du tout sur le ton du reproche. Simplement, pour moi, il a autre chose à faire que de s’occuper de sa sœur de 27 ans.

"je ne peux plus être sur la glace. Ma vie c'est la glace, plus que tout" répétais-je sur un ton sans émotion. Je la regardais de ce regard sans aucune once émotionnelle ce regard signifiait que je fermais complètement les vannes et en générale cela prouvait que ce que je ressentait était plus que violent et ça même Kendra le savait. "Alors ne viens pas dire que je passe avant parce que tu me mentirais" je soufflais avant de continuer " Ta moelle n'est pas sectionnée, tu pourrais remarcher si tu le voulais, si tu te battais, mais non tu préfères te plaindre et nous insulter. Moi aussi on m'a dit que je devrais finir ma vie dans un fauteuil, je ne sentais plus ma jambe gauche au réveil et on a dû me couper la droite, quand on m'a dit que ma moelle était abimée mais pas sectionnée je me suis battu, heure après heure, jour après jour, au prix de larme, de sueur et de sang et DEUX MOIS APRÈS J'ÉTAIS DEBOUT ! Alors ne viens pas me faire le plan du "Je suis un boulet" Non tu es un boulet seulement parce que tu le veux Lou"

Kendra arriva quelques minutes après et en me voyant si lointain, elle fronça les sourcils "Tu as encore mal daddy ? Tu es triste?" l'inquiétude de ma petite puce me serra encore plus la gorge je la serrais contre moi et lui dit doucement " T'en fais pas mon amour ça va aller" elle hoche la tête mais fait la moue avant de se diriger vers lui avec un grand sourire et vint lui embrasser la joue "Bonjour tata"

Peu de temps après une fois que Lou ait décidé de lui répondre Alaric vint chercher Kendra pour aller jouer dans le jardin. Je regardais ma soeur avant de dire " Le ballon, elle s'en fout elle préférera s'asseoir sur tes genoux pour lire une histore avec toi".

M’imitant, je l’observe d’un regard froid. Ecoutant ce qu’il me dit, je m’agrippe à mon fauteuil pour ne pas m’énerver plus longtemps. Il parle, sans savoir. Il croit que je fais quoi pendant la rééducation ?! Soufflant pour ne pas être agressive et dire des mots que je pourrais regretter, je choisis soigneusement mes mots. « Tu crois que je fais quoi Kyriann, pendant ma rééducation ? Que je me tourne les pouces peut-être ? Que je reste les doigts de pieds en éventail, à attendre que le temps passe ? Non je me bats pour remonter sur des patins. Mais tu vois, même la volonté ne fonctionne pas. La sueur, les larmes, la volonté, ça ne fonctionne pas. Mais crois ce que tu veux, je m’en moque. ». Certes, je pense que je suis un boulet pour ma famille. Mais je ne vais pas l’avouer devant lui, je ne lui ferais pas ce plaisir.
Alors que je ne m’y attends pas, j’entends la porte d’entrée qui s’ouvre. Mais au lieu d’entre, comme habituellement les pas d’Alaric, d’autres se joignent. Qui est avec lui ? Kendra. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine de la voir enfin, mais ce sentiment de bonheur est bien vite remplacé par celui de honte. Regardant vers la porte, je suis prise d’envie de fuir. Mais bien évidemment, mon auxiliaire de vie me bloque le chemin. Après avoir serré son père dans ses bras, la petite se dirige vers moi. Me figeant, j’ai mon cœur qui bat la chamade. Elle m’embrasse la joue et je suis tellement perdue, que je n’ose pas lui en refaire un. « Bonjour Kendra .. » Juste après, mon auxiliaire et la jeune-fille partent dans le jardin. Pour une fois qu’il sert ! Kyriann prend la parole, et je me tourne vers lui. « T’en sais rien … Ce n’est pas être une bonne tante … Une tata est censée jouer, pourrir gâter, faire faire des bêtises. Moi qu’est-ce que je pourrais lui apprendre ? A rouler droit ? Je n’y arrive déjà pas toute seule, à manier ce fauteuil de m*rde ! Regardes, même si je voulais l’emmener acheter des vêtements, je ne pourrais même pas entrer avec elle dans la cabine d’essayage ! »

" ça ne fonctionne pas parce que tu es persuadée que ça sert à rien et que tu es foutue! Quand l'esprit n'y croit pas le corps dit merde! Mais je t'en pries continue à faire ta petite malheureuse et à te faire plus handicapée que tu n'es parce que c'est plus seulement physique c'est devenu relationnel aussi et ça c'est entièrement ta faute ! réveille toi ! "

Je bouillais mais restait calme en extérieur, elle se prenait pour le nombril du monde et c'était une chose que notre père ne supportait pas et même si je n'avais pas un seul gène en commun avec lui je réagissais de la même manière. Quand elle commença à faire comme si elle connaissait Kendra, je me levais luttant contre la douleur et alla me placer juste devant elle, je collais mon front contre le sien et plantais mon regard dans le sien tout en l'empêchant de fuir, il fallait qu'elle arrête ce cinéma:

" Ce que j'en sais? C'est ma fille et t'arrêterais de vivre comme une pauvre petite fille sans famille et sans vie, tu la connaîtrais vraiment et tu n'oserais même pas porter un jugement sur le fait que je connais ma fille ou non ! Tu me dégoûte Lou et le handicap n'a rien à voir dans l'histoire"

Si son "Je suis un boulet" me cassais véritablement les couilles - pardonnez mon vocabulaire fleuri, ces insinuations par rapport à ma fille me mettait hors de moi.

"Elle a perdu sa mère et son père avant même de savoir lire! Est-ce qu'elle pleure comme un bébé elle ? Non parce que c'est une vraie guerrière ELLE et elle a CINQ ANS!"

Me réveiller. Mais qu’est-ce qu’il peut être drôle à la fin ! Ne prenant même pas la peine de lui répondre, je préfère évoquer mon point de vue, sur le fait que je ne peux pas être une tante pour Kendra. Rien que pour l’emmener dans un magasin, ça serait un véritable enfer, autant pour elle, que pour moi. Le voyant se lever, je me demande vaguement ce qu’il fait. Je vois la colère dans son regard. Peut-être a-t-il enfin décidé de partir ? Une part de moi l’espère, mais la plus grande ne veut pas voir mon frère partir. Je sais très bien que je pourrai lui dire les mots qu’il veut entendre, mais ce n’est pas ce que je pense, et je ne veux pas lui mentir. Avec colère, il colle son front contre le mien, m’empêchant ainsi de reculer, car il y avait de forte chance qu’il perde l’équilibre si jamais. « Tu ne veux pas comprendre ce que je te dis. Je n’insinue pas que tu ne sais pas ce qu’elle pense ! Juste que je ne peux pas être une tante comme les autres, qui l’aide comme il se doit ! Mais tu n’écoutes pas ce que je dis, tu restes planter sur tes opinons, comme moi sur les miennes ! On a un point de vue différent et ça, ça te dérange ! » Inspirant, je reprends très vite. « Mais si je te dégoute tant que ça Kyriann, pourquoi es-tu venu ? Tu t’attendais à ce que je t’accueille en ayant changé en l’espace de 5 minutes peut-être ?! » Mon ton est neutre. Je n’ai pas peur de lui ou de sa colère. C’est bien des sentiments qui ne m’atteignent plus, depuis l’accident. La suite de ses propos me fait monter dans les tours en très peu de temps. Je serre les dents et les poings, avant de planter mon regard dans le sien. Froid. « Certes mais elle, elle t’avait à ses côtés Kyriann ! Quand ce malheur est tombé sur ses épaules, tu étais là ! Et on sait tous que tu es quelqu’un de fort. Donc tu as pu l’aider, la soutenir dans cette épreuve. La preuve elle t’appelle bien ‘daddy’. Mais moi, ça n’a pas été mon cas ! » Les larmes aux yeux. Un coup bas, mais moi aussi je peux piquer là où ça fait mal. Oui il n’était pas là, lorsque je me suis réveillée après deux mois de coma. J’ai dû me débrouiller seule, avec mon père qui ne faisait que se morfondre et me dire qu’il était désolé ! Alors oui, j’aurai aimé avoir le soutien de mon frère et peut-être que je n’en saurai pas là maintenant !

Allumant mon fauteuil, je recule, et me dirige vers le couloir, où je vois mon chien qui arrive. Il pose ses deux pattes sur mes jambes. L’entourant de mes bras, mon labrador pose sa tête contre mon épaule. Il me réconforte, comme à chaque fois. Ne bougeant pas, alors que je voulais quitter le salon, pour ne pas perdre mon frère à cause de mots non pensés, je reste là, Joker contre moi. Un rire raisonne dans la maison, même si son intensité est faible ; c’est celui de Kendra. Fermant les yeux, je laisse quelques larmes glissaient sur mes joues, avant que je ne les essuie rapidement, gardant pourtant mon chien contre moi. Trop de mot méchant venaient d’être changés, ça allait nous mener à la destruction.

" Tu ne réponds pas à tout parce que tu sais que j'ai raison. Et tous les magasins sont adapté aux personnes à mobilité réduite au Canada. Ta nièce s'en fout de ton état Lou, tout ce qu'elle veut c'est voir sa tata, demande lui si tu ne me crois pas, elle pourra peut-être te convaincre. Ce qui me dérange c'est que tu baisse les bras LOU! "

Je ne répondis pas à la suite, j'allais finir par devenir plus méchant que je l'étais déjà. Oui sa manière de réagir et de se poser en victime me rendait dingue. Elle pourrait tellement mieux faire que s’apitoyer sur son sort de petite fille sans famille. Le générique de Rémi sans famille raisonne dans mon crâne "Je suis sans famille
Je m'appelle Rémi
Et je me balade
Avec tous mes amis
Vitalis, et Dolce
Joli-Coeur, Zerbino
Cathy et Rémi vont faire leur numéro"

sauf que le petit Rémi était vraiment sans famille ce n'était pas le cas de la blonde face à moi. Ce qu'elle dit après fut un sale coup et c'est le dernier qu'elle ne pourrait jamais me porter. Je lui tapait sur la table la mesure d'éloignement que mon père m'avait coller pour que je ne puisse pas approcher Paris, si je tentais ne serait-ce que de poser un pied dans l’hôpital j'étais bon pour la prison. Un moment de folie passagère de mon père dont je ne lui tenais pas rigueur mais oui sur le coup j'avais pensé à ma fille.

" Adieu Lou, c'est fini maintenant"

Je sortis pour rappeler ma fille pour que nous partions, la petite vit à ma tête que je n'allais pas bien du tout ma douleur s'était vachement amplifiée et j'avais les larmes au bord des yeux. Alaric dû me rattraper pour ne pas que je tombe. Kendra entra dans une colère noire et au bord du malaise je ne pus l'arrêter quand elle finit par hurler sur sa tante.

" POURQUOI TU ES TOUT LE TEMPS MÉCHANTE AVEC LUI? POURQUOI TU LE FAIS PLEURER TOUT LE TEMPS? C'EST PAS SA FAUTE SI TU ES DANS UN FAUTEUIL !!!"

Je l’entends claquer quelque chose sur la table, mais je ne me retourne pas. Je veux simplement me calmer. Retrouver la relation que nous avons tous les deux, mais je vois bien que ce n’est pas possible. J’ai beau tenté de comprendre tout ce qu’il dit, je ne peux pas. C’est comme si j’entendais, mais que mon esprit ne voulait pas assimiler. Alors qu’il dit que c’est fini, que c’est un adieu, mon cœur se serre. Je sèche les dernières larmes qui coulent sur mes joues, et me redresse et tourne mon fauteuil. Sauf que Kyriann n’est plus là.
Alors que je ne m’y attends pas, c’est une tornade qui entre dans la pièce. Kendra qui m’hurle que je ne fais que blesser son père, alors qu’il n’y peut rien. J’ai envie d’hurler moi aussi, mais je n’ai pas envie de le faire contre la petite. « Kendra, tu veux bien venir t’asseoir qu’on puisse parler ? ». J’attends qu’elle prenne place sur le canapé et me tourne vers elle. « Je ne veux pas être méchante avec lui Kendra. Juste, il pense savoir ce que je devrais éprouver. Mais tu vois, ton papa est quelqu’un de fort, sûrement la personne la plus forte que je connaisse. Et je ne suis pas comme lui, je ne le serais jamais. Je pense que tu peux comprendre, que ne plus remonter sur des patins, ce n’est pas possible. C’était tout pour moi, c’est ce qui me donne envie de me lever. Et je ne le peux plus. Donc je ne veux pas blesser ton papa, simplement, on ne se comprend pas entre nous. Et je sais très bien qu’il n’est pour rien si je suis dans ce fauteuil. » Je relève les yeux et vois Léandre et Kyriann. Ma gorge se serre, mais je ne vois pas ce que j’aurai pu dire de plus à Kendra. Mais peut-être qu’on peut oublier cette histoire de fauteuil pour ce soir. On en reparlera un autre jour. Roulant jusqu’à quelques centimètres de Kyriann, je m’arrête devant lui et inspire pour prendre sur moi. « Je me doute que tu as entendu tout ce que j’ai dit à Kendra. Mettons cette histoire de côté pour aujourd’hui, on n’a pas fini de débattre chacun notre point de vue. Peut-être pourrions-nous manger ensemble, ce soir ? » Me rappelant de la table, je fais demi-tour et attrape la feuille. Lisant rapidement, je me tourne vers mon frère, les yeux brillants de larmes. « Pourquoi il a fait ça ?! POURQUOI KYRIANN ?! »

Elle ne répondit pas le moins du monde à mes adieux, c'était douloureux mais j'en avais assez de me battre pour elle, alors qu'elle ne voulait absolument pas se battre, j'étais à la fois triste et dans une colère noire et contrairement à ma fille j'enfermais cette colère au plus profond de moi. J'étais quelqu'un de doux la plupart du temps mais là je n'en pouvais plus de cette situation de guerre froide parce qu'elle a décidé de se renfermer. Léandre m'avait aidé à m'asseoir sur la pelouse afin que si par malheur je tournais de l'oeil je ne tombe pas de toute ma hauteur. C'est la conversation entre ma fille et Lou qui me permit d'oublier la douleur un tant soit peu. J'écoutais le monologue de ma soeur et je l'entendis dire qu'elle ne serait jamais aussi forte que moi:

"N'importe quoi" Lâchais-je en soupirant. Mais c'est la réponse de ma fille qui me fit sourire.

" S'il est fort c'est pour  toi, tu sais? C'est difficile pour lui aussi. Ma maman et mon papa étaient ses amis et ils sont morts tous les deux maman était malade et papa il est port pendant qu'il faisait son travail de super héros. Puis il a plus sa jambe il a tout le temps mal même si il me dit que c'est pas vrai. J'ai que 5 ans mais je ne suis pas bête. Quand tu as eu ton accident il était très malheureux, il faisait semblant de sourire mais ... Et puis maintenant qu'il peut être près de toi, tu es méchante, il veut juste t'aider et il faut pas que tu te laisse aller, avec du travail je suis sûre que tu pourras remonter sur des patins et puis tu pourras m'apprendre à patiner parce que Daddy il est vraiment nul !"

Sa dernière phrase me fit rire, elle avait raison moi et la patinoire on était vraiment pas copains. Léandre m'avait apporter un verre d'eau que je bus avant d'enfin pouvoir me relever. J'allais pour récupérer ma fille quand ma soeur m'arrêta pour me parler ce à quoi je répondis:

"Ouais, mais je te préviens, tu es ne serait-ce qu'une fois désagréable ce soir et on s'en va, pour ne plus revenir, on est d'accord? Si tu ne le fais pas pour moi fais-le au moins pour ta nièce"

Je rentrais donc et ma fille me força à m’asseoir. Elle vint se blottir contre moi et je me détendis enfin. Jusqu'au moment où ma soeur se mit à crier, Kendra et moi sursautons en même temps. Il me fallut quelques secondes pour comprendre de quoi elle parlait:

"Je crois qu'il voulait à sa façon me protéger et protéger ma fille, mais ça m'a rendu fou"

La petite reprend la parole, me donnant encore une fois son avis, sur la situation avec son père. Elle me donnerait presque envie de rire, lorsqu’elle me dit que son père est vraiment nul sur des patins. Ça, je veux bien la croire ! Si la glace a toujours été ma meilleure amie, ça n’a pas été réellement le cas de Kyriann.«Je t’apprendrai alors. Et ça ne m’étonne pas que ton père soit nul. La glace n’a jamais été son fort, ça tu peux me croire.» Je lui apprendrai, mais quand, restait la question. Mais ça ne servait à rien de débattre avec Kendra. Elle avait beau être mâture pour son âge, il n’empêchait qu’elle restait une enfant de 5 ans, qui n’aimait pas voit son père souffrir. Et on a beau dire, personne ne peut comprendre une situation, tant qu’il ne l’a pas vécu. Préférant ne pas insister, je me dirige vers mon frère, pour lui demander si lui et sa fille ne veulent pas rester manger. J’ai beau ne pas être des plus sympathiques, je ne veux pas pour autant perdre mon frère. Hochant la tête une fois, après qu’il est pris la parole, je fais demi-tour avec mon fauteuil. Il faut que je sache ce qu’il a plaqué tout à l’heure contre la table. Et lorsque je vois ce que c’est, les larmes me montent aux yeux et la colère arrive. Lorsqu’il me répond, ça m’énerve un peu plus. Pourquoi notre père a-t-il fait ça ?! Il sait combien mon frère est important pour moi, alors pourquoi lui avoir mis une mesure d’éloignement !? Me retournant pour regarder le mur, j’inspire et soupire plusieurs fois, pour me calmer. Il faudra que je lui touche deux mots à propos de cette mesure, qu’il a imposée à Kyriann. D’accord il voulait protéger son fils, ainsi que Kendra sûrement, mais ce n’est pas une raison pour interdire à mon frère de venir me voir ! Une fois sûre d’être calmée, je me passe une main sur le visage, pour reprendre un visage neutre et serein. Puis je retourne auprès des autres personnes dans la salle à manger. Me retrouvant à côté de Kyriann, j’ai peur que ça pose problème, mais ne dis rien. Je préfère tout de même engager la conversation avec mon frère, pour ne pas qu’un silence gênant s’installe. « Alors, toujours aussi nul sur des patins ? En tout cas, c’est ce Kendra m’a dit ».

Sa réponse à Kendra me fit retrouver un peu le sourire même si je sentais bien que c'était surtout pour mettre fin à la conversation. Je fus étonner de ne pas entendre Kendra lui rétorquer qu'elle devrait se battre comme une guerrière pour pouvoir lui apprendre. Cette enfant savait quand s'arrêter même si la connaissant je savais qu'elle n'en pensait pas moins. Débattre avec ma soeur était comme se préparer à une guerre mondiale quelques soient vos armes elle trouvera toujours moyen de riposter, si c'est une qualité que j'apprécie la plupart du temps, dans ce cas-ci cela devenait un très gros défaut.

Que lui répondre d'autre par rapport à papa? Il avait dû péter les plombs mais je n'allais pas dire tout ça tout haut. Je la vis s'installer à mes côtés et je décalais légèrement ma chaise mise de travers pour qu'elle puisse s'installer confortablement. Une fois qu'elle fut installée je lui embrassai la joue avant de lui murmurer "J'ai voulu venir mais si je me faisais chopper j'étais bon pour la taule et je perdais la garde de ma petite puce" Je me redressais et sa question me fit sourire. "Déjà avec mes deux pieds c'était pas top mais alors avec la prothèse c'est même pas la peine"

Une fois sûre d’être calmée, je me dis qu’il est temps que je retourne auprès de Kendra, Kyriann et Léandre. Je ne comprends pas pourquoi mon père a agi de la sorte. Combien de fois je lui ai demandé pourquoi Kyriann n’était pas là ? Pourquoi lui a-t-il interdit de venir me voir sur le sol français ? Pourtant, j’en aurai eu besoin juste après mon réveil. Enfin ce n’est plus le moment de penser à tout ça, j’en aurai tout le temps une fois qu’ils seront repartis. Il est trop tard de toute manière pour rejeter la faute sur mon père. Mon accident date d’il y a trois mois, et c’est à ce moment-là que j’aurai eu besoin de Kyriann. Remettant mon fauteuil en route, je me dirige vers la salle à manger. Tous y sont déjà attablés. Il ne me reste plus que la place à côté de Kyriann. Est-ce fait exprès ? Sûrement. Mais ce n’est rien, je n’ai pas envie de faire un scandale. Prenant place à ses côtés, je remarque qu’il décale un peu sa chaise pour que je puisse mettre correctement mon fauteuil à table. Kyriann m’embrasse la joue et je me tourne vers lui, surprise mais souriante malgré tout. Il m’explique en murmurant. Je me pencher vers lui et lui réponds de la même manière. « Je comprends. Tu as bien fait de respecter ce qu’il t’a imposé. » Lui attrapant la main sous la table, je lui serre légèrement, pour montrer que je suis sincère. C’est vrai que je comprends, même si je n’accepte pas. J’avais eu besoin de lui, mais c’était du passé maintenant. Après tout, je venais de le rejeter mais, malgré tout, je les avais invités à manger à la maison ce soir. Ce n’allait sûrement pas être le meilleur repas du siècle, mais c’était toujours mieux que rien. Relâchant la main de mon frère, je me redresse et lui parle de ce que Kendra m’a avoué. Sa réponse me fait sourire. C’est vrai que même lorsqu’on était plus jeune, il n’était pas très doué à la patinoire. Je comprends que ce n’est pas facile pour tout le monde, et pourtant, je trouve ça assez simple d’enfiler des patins et de se laisser glisser sur la glace. Je vois Kendra qui sourit, ce qui me permet de savoir quoi répondre. « C’est vrai que la glace n’a jamais été ton avis. Heureusement que Kendra n’est pas comme toi ! » Souriant, j’attrape mon verre pour en prendre une gorgée, avant de reporter mon attention sur mon frère. « Alors des nouveaux tatouages, depuis la dernière fois ? D’ailleurs, tu tatouerais ta sœur ? »

  Il lui fallut un peu de temps pour se calmer ce que je comprenais j'avais cru devenir fou lorsque cette ordonnance d’éloignement m'avait été apportée par un juge.Lorsque j'avais demandé pourquoi cette sanction, l'on m'avait répondu que c'était pour mon bien et celui de ma fille. Mon père avait-il pensé au bien être psychologique de ma benjamine sur le moment? J'en doutais, je dirais même qu'il n'y a pas pensé une seconde et qu'il était dans un état de folie passagère due au choc de l'accident de Lou. Ma soeur était la personne la plus importante de ma vie, Kendra également ça allait de soit voilà pourquoi j'ai respecté ce foutu bout de papier mais je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser. Si j'avais été peut-être qu'elle aurait repris du poil de la bête plus vite, peut-être qu'elle serait plus heureuse, peut-être que notre relation fraternelle ne serait pas sur le point d'exploser littéralement. Avec des si on pourrait mettre  Paris en bouteille. Je serrais sa main dans la mienne murmurant un Je t'aime soeurette. Cette déclaration d'amour fit sourire ma fille avec éclat,ce qui m'arracha également un sourire plein d'amour autant pour l'enfant que pour la jeune femme qui se trouvait à mes côtés.Je ris à sa réflexion par rapport à la haine que la glace éprouvait à mon égard et par rapport à Kendra qui rit de bon coeur. Sa maman était douée sur la glace elle doit tenir cela d'elle. 

Lorsqu'elle demanda s'il y avait de nouveaux tatouages je remontais un peu ma manche pour lui montrer celui qui entourait mon biceps les prénoms des deux femmes de ma vie, ma soeur et ma fille. il était encore légèrement rouge car il venait d'être terminé. Lorsqu'elle demanda si je la tatouerais je répondis Bien sûr où veux-tu te faire tatouer?  

Je suis ravie de ne pas faire la guerre à mon frère ce soir. J’ai toujours beaucoup de mal à digérer le fait que mon père est empêché Kyriann de venir me voir à Paris, après mon accident. Serrant sa main sous la table, je souris lorsqu’il me murmure qu’il m’aime. Je lui souris doucement et mon attention se reporte sur Kendra, qui sourit. Elle est vraiment adorable cette gamine ! Je sais maintenant que je veux la connaître. Et si pour lui faire plaisir, je dois l’emmener à la patinoire, je le ferais. Ca me fera mal, mais peut-être que ça montrera également à mon frère que je ne me laisse pas autant abattre qu’il le pense. Reprenant la parole, je ne peux que commenter le fait que la glace et mon frère ne sont pas amis. Et j’ajoute qu’heureusement sa fille n’est pas comme lui. Kendra rit de bon cœur et je ne peux m’empêcher de sourire. Cette enfant respire la joie de vivre. Mon frère me répond que sa mère était douée sur la glace et donc qu’elle doit tenir ça d’elle. « En tout cas c’est sûr Kendra, tu ne tiens pas ça de Ky’ ! » La petite rit ce qui me fait plaisir. Il y a eu assez de cri pour aujourd’hui.

Attrapant mon verre, je prends une gorgée avant de parler tatouages. Je demande à mon frère s’il a de nouveaux tatouages depuis la dernière fois que je l’ai vu, mais également s’il pense pouvoir me tatouer. J’ai décidé il y a peu de me faire un nouveau tatouage. Pourquoi ? Parce que je veux avancer. Et que je sais que je ne remonterai pas sur des patins. Et c’est vrai qu’une personne tatouée, ce n’est pas super lors de compétitions. Alors maintenant que je ne peux plus en faire, je veux prendre complètement un nouveau chemin et quoi de mieux pour ça, de me refaire un tatouage ? Pour me répondre, Kyriann remonte sa manche. C’est ainsi que je vois son nouveau tatouage qui me sert le cœur. Je suis vraiment émue. Mon prénom se retrouve aux côtés de celui de Kendra. Il est encore un peu rouge, signe qu’il est récent. Souriant doucement, je reporte mon attention lorsqu’il me dit qu’il est d’accord et me demande où est-ce que je compte mettre un coup d’encre. « L’omoplate. Je compte faire un attrape rêve. Tu pourras me dire quand tu as un rendez-vous de disponible s’il te plait ? » Au même moment, les pizzas arrivent. Je me tourne vers Kendra, et lui souris. « Alors dis-moi ma puce, tu veux à quoi ? »

Pour ce soir la guerre des tranchées semblait se mettre  en pause et c'était une bonne chose de retrouver cette ambiance bon enfant d'avant. Les rires, la tendresse, l'amour, tout ça me manquait. Ma petite soeur me manquait. La vie et ses combats nous séparaient sur bien des points, nous n'appréhendons pas la vie et ses galères de la manières et ça c'était une grande source de tensions entre nous. Ma vie avait été un combat permanent le fait que j'ai été élevé par la famille royale anglaise avait certainement contribué à cette hargne qui me permettait de tenir debout et de continuer à me battre. Ma soeur ne savait pas tout de ma vie, bien qu'elle était au courant de ma relation passée avec Grégoire, elle ne savait pas qu'il était revenu dans ma vie et pour Saskia non plus,il était difficile de lui parler de mes  histoires de coeur quand on sait qu'elle a perdu toute confiance en elle à ce niveau-là depuis l'accident. Oui son accident, le mien,cette putain d'ordonnance restrictive avaient brisé quelque chose entre nous qui semblait irréparable, je savais que jamais nous ne pourrons retrouver notre relation d'avant. Nous avions trop changé, pour que cela  soit possible mais cela ne nous empêchait pas d'essayer de retrouver une certaine joie d'être ensemble sans colère, sans secret, en étant nous-même. Le rire de ma fille me faisait chaud au coeur, Kendra n'avait pas eu une vie facile non plus et pourtant c'était elle qui gardait le plus d'envie de vivre ans cette famille de fou. Je repensais aux mots de ma soeur où elle disait que j'étais la personne la plus forte qu'elle ait jamais connue. Pour dire vrai ce n'était pas moi la personne la plus forte dans cette pièce c'était cette enfant qui riait aux éclat face aux moqueries de sa tante à mon égard Dîtes donc vous deux, vous vous moquez de moi ou je rêve? Avais-je demandé sur le ton de la plaisanterie mais Kendra eut un doute car elle me regarda soudainement inquiète que je sois réellement vexé, quand j'éclatais de rire à mon tour son visage se détendit en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire et elle vint s'asseoir sur mes genoux. Tu sais que je t'aime très fort Daddy? Je ne saurais expliqué pourquoi mais cette soudaine déclaration d'amour m'émue autant mais les larme me montèrent aux yeux j'avalais une gorgée d'eau avant de lui répondre Moi aussi je t'aime très fort et bien plus encore mon amour. Je l'enlaçais pour lui faire un câlin et elle posa sa tête dans mon cou. Je vis l'émotion dans le regard de ma soeur lorsqu'elle vit mon dernier tatouage, ma fille en profita pour me demander si j'avais pris mais médicaments contre la douleur, je lui dis que oui mais en fait non ce nouveau traitement ne fonctionnait pas j'avais toujours aussi mal et j'avais les effets secondaires en plus alors merci mais non merci. J'écoutais la réponse de ma soeur et réfléchis quelques secondes J'ai un créneaux entre 12h30 et 14h00 on peut déjà voir pour le dessiner à moins que tu ais déjà le dessin? Dis-je alors que les pizzas arrivaient. Lorsque ma soeur lui demanda quelle Pizza elle voulait elle répondit Au Salami s'il te plait tata!

Me tournant vers Kendra, je ne peux que lui dire qu’elle ne tient pas de Kyriann pour ce qui est d’aimer la glace. C’est bien ce que mon frère déteste ! La petite puce rit à ce que je dis, et aussitôt, mon frère demande si on ne serait pas en train de nous moquer de lui. Levant les mains d’un geste innocent, je sais très bien qu’il ne nous en veut pas. Surtout que ça doit lui faire plaisir de voir que je parle avec sa fille, alors que pendant plus de trois mois, j’ai repoussé la demoiselle. Kyriann rit, sûrement pour rassurer Kendra, qui a l’air de s’inquiéter que son père lui en veuille. La petite descend de sa chaise pour s’asseoir sur les genoux de son père. Je souris doucement, alors qu’elle prend la parole. Ils sont tellement mignons tous les deux ! Et je suis contente que Kyriann s’entende si bien avec la petite. Il a l’air heureux, et c’est le principal pour moi.
Changeant de sujet, je me mets à parler de tatouages. Et c’est vrai que l’émotion me gagne, quand je vois le dernier qu’il a fait. Pour certains, ça pourrait être quelque chose de banal. Mais pour moi, ça représente énormément de choses. Dont le fait que tout n’est peut-être pas perdu entre lui et moi. Puis j’enchaine, demandant à Kyriann s’il pense pouvoir me tatouer. Je sais que certains tatoueurs ne veulent pas s’occuper des membres de leur famille. Même si j’avoue, j’aimerai que ce soit mon frère qui le fasse. Je lui explique où j’aimerai le tatouage et sa réponse me fait doucement sourire. « J’ai déjà le dessin de base, en fait. Mais je voudrais que tu me le personnalises, si c’est possible, bien sûr ! Sinon il restera aussi basique qu’il l’est actuellement. Je passerai alors à ce moment-là alors, entre midi trente et quatorze heures. » Me tournant vers Kendra ensuite, je lui demande à quoi elle veut sa pizza. Sa réponse me fait sourire. Attrapant une assiette, je glisse la part de pizza dessus, avant de lui donner. Puis je me tourne vers Kyriann. « Et toi, tu veux à quoi ? » Après tout, c’est plus simple que je le serve, je suis plus près des plats. Je lui tends ensuite sa propre assiette, puis me sers. Je choisis un morceau de celle au chorizo, vu que c’est ma préférée depuis toujours. Je n’ai jamais su pourquoi, surtout que lorsque j’étais petite, personne ne l’aimait. Souriant, je me tourne vers Kendra. J’espère que ce que je m’apprête à dire, fera autant plaisir à Kendra, qu’à Kyriann. « Dis-moi ma puce, ça te dirait que lorsque les beaux jours arriveront, je t’emmène à la patinoire ? Enfin ce n’est pas moi qui t’emmènera mais tu vois ce que je veux dire … » Je m’embrouille un peu, ce qui me fait baisser les yeux, un peu honteuse. Finalement, ce n’est peut-être pas une si bonne idée !

Ce genre de moment de tendresse n'étaient pas rares avec Kendra mais en ce moment elle était vraiment très câline j'avais beau cacher que mon traitement me rendait malade je crois que la petite s'en rendait compte. J'étais bien plus fatigué puisque la douleur était quasi permanente et du coup même si ça me coûtait cher de l'avouer, j'étais fortement émotif. Tout cela pouvait expliquer ma crise de nerfs du jours et les larmes qui montaient pour un oui ou pour un non, mais je ne voulais pas me servir de mon état physique comme une excuse. Au moins ma soeur savait ce que je ressentais face à tout ça. La petite bougea pour s'installer correctement sur mes genoux un mouvement qui ne plut pas à mon membre à moitié fantôme, je réprimais une grimace de douleur en espérant que Kendra n'ait rien remarqué. Son prénom tatoué sur ma peau me paraissait être une évidence chaque personne que je considérais de ma famille avait sa place sur ma peau ce qui ne sera malheureusement - ou pas, jamais le cas de ma mère ou de ma soeur aînée. J'écoutais attentivement ou du moins le plus attentivement que la douleur me le permettait ce que me disait Lou par rapport à son futur tatouage. Évidemment que je peux te le personnaliser, en fonction du temps que ça prendra, je verrais si je pourrais te tatouer tout de suite ou non si c'est pas le cas je te fixerais un rendez-vous pour après demain. Dis-je avec un sourire. Une fois les Pizzas arrivées, ma soeur servit Kendra avant de me demander ce que je voulais je faillis protester mais je sentais venir de loin sa réponse me disant qu'elle était plus prêt des plats Chorizo s'il te plait Loulou. Tiens voilà que les vieux surnoms ressortaient... Elle me tendit mon assiette je la remerciais et nous commencions à manger lorsque ma soeur s'adressa à ma fille je m'attendis à tout sauf à ce qu'elle dit, il me fallut quelques secondes avant de réaliser mais Kendra réagit au quart de tour OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII! Criait-elle dans un élan de joie. J'eus soudainement beaucoup de mal à retenir mes larmes de bonheur. Oh bah Daddy pleure pas ! Trop tard ...

Il est vrai que le nouveau tatouage de Kyriann m’a ému, lorsque je l’ai vu. Je ne sais pas pour quelles raisons exactement, mais je trouve ça magnifique. Peut-être parce que toute cette encre, me montre que tout n’est pas peut-être pas encore fini entre nous. Ce que je veux dire, c’est sûrement que notre relation fraternelle pourra sûrement repartir. C’est sûr qu’il y aura toujours quelque chose de détruit, on ne peut pas entièrement effacer le passé. Mais l’avenir nous rapprochera, j’en suis persuadée. Après tout, on arrive à se parler, ce soir, après une dispute qui aurait pu tout détruire telle une vague qui vient frapper les habitations lors d’une tempête. Lorsqu’il me dit qu’il peut me le personnaliser, je lui souris. « Super ! En fait, c’est juste que j’aimerai que les plumes soient plus grandes et qu’il y est quelque part, l’inscription ‘La familia es importante’. Je t’enverrai l’image par message. » Changeant de sujet, vu que les pizzas arrivent, je demande à ma nièce ce qu’elle désire. Lorsqu’elle me répond, je lui tends son assiette avec un sourire. Puis je me tourne vers mon frère, pour lui demander ce que lui désire. Je me retiens de le charrier lorsqu’il emploie mon ancien surnom. Je lui tends à son tour son assiette, avant de me tourner vers la petite Kendra. J’essaye de dire quelque chose de gentil, mais je m’embrouille moi-même. Après tout, je ne pourrais pas emmener seule la petite, vu que je ne peux pas conduire. Il faudra que Léandre accepte de nous conduire, ce que je ne doute pas une seconde. Il sera bien trop content depuis le temps qu’il veut que je sorte et continue de vivre comme tout le monde. La petite ne tarde pas à répondre, avec une joie immense. Je ne m’attendais pas à une telle réaction, je dois bien l’avouer. Mais ça me fait chaud au cœur malgré tout. Et avant que je puisse dire quoi que ce soit, Kendra se tourne vers son père, qui a les yeux plus qu’humide. Souriant je fais semblant de lui donner un coup de coude. « Oh bah alors ?! C’est qu’on devient sensible maintenant qu’on est papa ! » Je le charrie, et je sais qu’il le sait. Malgré ses tatouages, mon frère n’a jamais été du genre gros dur. C’est sûrement pour ça qu’on a de suite accroché tous les deux, lorsqu’il est arrivé dans nos vies. Mordant dans ma part de pizza, je me rends compte que finalement, je n’ai pas faim. Sûrement parce que je n’ai pas encore rédigé les papiers que mon père a fait, à l’encontre de Kyriann. « Kendra, n’écoute pas. Alors niveau amour, t’en es où ? Grégoire ou/et il y a d’autre personne qui ont réussi à passer dans tes draps ? » Je ne veux pas que cette soirée vire au mélodramatique, avec les larmes. Non, je préfère qu’on change de sujet, surtout que ce n’était pas parti aussi bien que ça.

Rien n'était fini entre Lou et moi, j'étais en colère certes et cette colère n'était due qu'à une peur viscérale de la perdre car au final, elle était mon pilier dans ce monde où tout s'écroule, mais je n'étais pas idiot non plus. Je la comprenais mieux que personne si elle savait comme j'avais pensé en finir au début. Soit la soirée semblait se dérouler bien mieux que l'après-midi et je comptais tout faire pour que cela continue ainsi. Lorsqu'elle me parla de la manière dont elle voulait personnaliser j'eus un sourire en coin et hochais la tête D'acc, je pourrais peut-être travailler dessus cette nuit alors. Il faut dire qu'il me fallait très peu d'heure de sommeil et que comme j'étais célibataire par choix car je ne me sentais pas capable de mettre mon coeur à l'épreuve et que j'avais depuis l'accident perdu toute confiance en moi à ce niveau là. Une fois qu'elle me servit ma pizza je vis dans ses yeux cette pointe de malice prouvant qu'elle se retenait de m'embêter à l'entente de son surnom plus que débile mais dont je n'arrivais pas à me séparer. Qu'est-ce que tu penses mais que tu ne dis pas tout haut? Demandais-je en riant un peu. Nous mangions  quand ma soeur proposa à ma fille d'aller à la patinoire je fus pris de court et n'avais pas eu le temps de réfléchir à ma réaction émotionnelle Kendra essuya les deux larmes qui avaient coulées sur mes joues pendant que ma benjamine se fichait de moi. Il est vrai que je n'étais pas vraiment un gros dur mais je ne pleurais pas facilement pour autant je ne sais pas ce qui se passe aujourd'hui mais il semblerait que les vannes avaient décidées de s'ouvrir que je le veuille ou non en réponse à la  taquinerie de ma soeur je lui tire la langue comme un gamin de quatre ans avant de rire et que ma fille fasse remarquer que j'avais encore changé mon piercing à la langue avec une espère d'exaspération qui disait "Mais tu n'arrêtes jamais" sans pour autant le dire qui en rajouta à mon hilarité ce qui provoqua le rire de Kendra. Ma fille termina de manger et demanda si elle pouvait s'installer au salon avec son livre à colorier ou aller voir si léandre voulait bien jouer avec elle. Je lui dit gentiment que Léandre avait le droit à un peu de calme mais qu'elle pouvait s'installer pour colorier et heureusement que je la laissais quitter la table parce que ma soeur entamait les sujets interdits aux trop jeunes oreilles. Je lui répondis avec honnêteté J'essais de garder une relation purement platonique avec Greg', quant à mes draps ça fait cinq ans qu'ils n'ont vu que moi, bien que ce soit parfois à contre coeur...    

Tout n’était peut-être pas aussi perdu que ce que je le pensais. D’accord, avec Kyriann, nous avions beaucoup de pensées contraires, ce qui n’était pas nouveau d’un côté. Mais il n’empêchait qu’il restait mon grand-frère malgré tout. Et que c’était, avec mon père, la seule famille qui me restait. Amélia ne donnait aucune nouvelle. Je savais que mon père l’avait prévenu de mon accident, mais elle n’avait jamais répondu. Pour une raison que j’ignore, elle avait coupé les ponts complètement, lorsque Kyriann était arrivé dans nos vies. Pourtant, mon frère n’avait jamais rien fait contre elle, mais pourtant, celle qui portait le nom de sœur, n’avait pas accepté son arrivée dans notre famille. Parfois, j’aimerai la contacter pour comprendre pourquoi elle agit de la sorte. Mais je me connais et je sais que si je lui téléphone, je vais lui dire tout ce que je pense et ça risque de très mal se passer. Ecoutant ce que Kyriann me dit à propos de mon futur tatouage, je fronce légèrement les sourcils, lorsqu’il me dit qu’il pourra peut-être travailler cette nuit dessus. « Tu as intérêt à dormir tout de même, sinon …. J’irai me faire tatouer ailleurs tiens ! » Il savait très bien que ce n’était pas le cas, mais ça ne fait rien. Surtout que je suis persuadée que ce tatouage m’aidera à aller de l’avant. De toute manière, je ne rentrerai plus dans mes costumes, donc autant se faire plaisir ! Une fois à table, je propose à Kendra, un peu maladroitement, que lorsque les beaux jours seront là, de l’emmener à la patinoire. Ça sera douloureux je n’en doute pas une seconde, mais lorsque je vois les larmes de bonheur de mon frère, je sais que je viens de prendre une bonne décision. Aussi, je charrie mon frère, ce qui provoque son hilarité. Et soudain, après un échange de regards entre le père et la fille, Kendra rejoint Kyriann. Souriant doucement, je me dis qu’ils se sont vraiment bien trouvé tous les deux. Ça n’a pas dû être facile pour la petite. Et pourtant, elle considère actuellement Kyriann comme son père. Une fois sa pizza finie, Kendra demande à son père, si elle peut aller dessiner ou voir si Léandre peut jour avec elle. Son père lui répond gentiment que Léandre a besoin de calme. Levant les yeux au ciel, pendant que le père et la fille finissent leur conversation, je fais signe à Léandre pour lui montrer Kendra qui commence à dessiner. Il comprend vite et va la rejoindre pour jouer avec elle. Entamant les sujets qui ne doivent pas être abordés à côté d’oreille inconnue, je préviens Kendra qu’elle ne doit pas écouter. Mais du coin de l’œil, je vois que Léandre a été la rejoindre pour jouer avec. Il a vraiment l’instinct paternel par moment. Ecoutant la réponse de mon frère, je ne peux m’empêcher de rire. « Rho … Tu n’y mets pas du tiens dis donc ! Moi j’aimerai bien une nouvelle nièce ou un neveu tu sais. Et il n’y a que sur toi que je peux compter ! » Je lui lance un clin d’œil. Bien sûr que c’est pour rire. Jamais je ne forcerai la main à mon frère. Il a déjà Kendra, contrairement à moi, qui est célibataire et sans enfant. « Au fait, quand est-ce que je vais pouvoir rencontrer ce fameux Grégoire ? Parce que j’en entends parler depuis un moment maintenant ! »

Lou n'avait pas répondu à mon "Je t'aime" mais cette soirée prouvait que les mots n'étaient pas nécessaires on s'aimait qu'importe les avis différents et nos émotions retenues trop longtemps qui explosent simplement parce qu'elles avaient besoin de sortir, parce que les choses devaient être dites, les rancœurs devaient être avouées telles qu'elles étaient ressenties et cette dispute avait tout fait sortir. Nous nous étions fait mal l'un à l'autre mais au moins nous étions tous les deux plus légers une fois l'orage passé ce qui nous permettait de passer une agréable soirée. Nous étions loin des ennuis que nos vies qui avaient toutes deux tournées à 360 degrés nous avaient créés. Loin de notre mère qui nous avaient jeté de sa vie comme des vieilles chaussettes, loin d'Amélia qui me haïssait sans que je sache vraiment pourquoi et loin de notre père qui avait sans le vouloir avait mis une grosse tension entre nous laissant croire à Lou que je l'avais abandonnée lors de son accident. elle fronce les sourcils en m'entendant dire que je travaillerais cette nuit sur le dessin de son tatouage. Elle me taquina encore une fois - ça devait lui avoir manquer de me taquiner - Je lui répondis tout aussi taquin et mon sourire le prouvait Si tu veux te faire tatouée par un mec qui sort de taule et n'a pas fait la formation de tatoueur, libre à toi Lorsque Kendra quitta la table je vis le regard de ma soeur vers Léandre et je levais les yeux au ciel ce pauvre gars n'avait pas une minute à lui entre ma soeur et la jeune fille qu'il avait recueilli qui subissait les injures des habitants à cause de son passé. D'ailleurs où était Loan, je ne pus m'empêcher d'interpeller Léandre pour le lui demander il me répondit qu'elle travaillait pour l'Université, j'hochais alors la tête une ado bien en avance sur son âge qui souffrait à cause de ses parents voilà qui me rappelait quelqu'un. Ma benjamine ma taquina faisant semblant de me presser pour lui faire un autre neveu, je ris mais en réalité elle touchait un point sensible ma vie intime était un chaos intersidéral je répondis néanmoins Laisse-moi déjà réussir à être un bon père pour cette petite princesse ... Mais sans vouloir te décevoir je crois que ce sera ta seule nièce de mon côté. Ensuite elle me parle de Greg et mon coeur se serra douloureusement, je ne pouvais pas lui en vouloir de sa curiosité mais Grégoire était un sujet épineux. C'est assez compliqué entre lui et moi en ce moment, très compliqué en fait ...

Cette soirée avait peut-être mal démarré et pourtant, elle commençait à s’améliorer. Ca faisait tellement plaisir de pouvoir rire comme avant, avec mon frère. Et j’avoue que ça m’avait terriblement manqué de ne pas l’avoir charrié un peu. Fermant les yeux, je ne peux que sourire lorsque je lui dis que sinon, j’irai me faire tatouer ailleurs. Il sait très bien que je mens mais c’est juste pour l’embêter un petit peu. Sa réponse me fait d’ailleurs sourire. Puis vient la discussion plus sérieuse, du moins pour Kyriann, celle qui concerne ses amours. Je sais que je le charrie beaucoup, mais ça me fait plaisir de le retrouver comme ça. Le regardant, je ne peux que sourire lorsque je lui dis qu’il est ma seule chance de pouvoir être de nouveau tata. C’est surtout pour rire que je dis ça de base, même si dans le fond, je sais que je le pense. Kyriann est mon frère et Amélia, je ne la considère plus comme un membre de notre famille depuis bien longtemps. Lorsque mon frère me répond, je trouve ça bien ce qu’il me dit. Pourquoi ? Tout simplement parce que je vois bien qu’il veut être un bon père pour Kendra. Et ça me fait tellement plaisir de le voir heureux lorsqu’il regarde cette enfant. « Tu es déjà un bon père pour cette petite, Kyriann. Tu peux me croire, même si je ne suis pas maman. Elle est heureuse ta fille, tout le monde peut le voir. » Je n’y serais sûrement jamais, mais je préfère ne rien dire. Surtout que pour ça, il faut encore avoir quelqu’un ce qui n’est pas mon cas. Enfin … Changeant de sujet, je demande à mon frère quand est-ce qu’il compte me faire rencontrer Gregoire. Parce que j’entends parler du jeune-homme depuis un moment maintenant, et pourtant, je n’ai toujours pas pu le rencontrer. Sa réponse m’interpelle et je n’ai plus envie de rire. Me reculant avec mon fauteuil, je m’avance vers Kyriann. Même si ce n’est pas confortable pour moi, je pose ma tête contre le bras de mon frère, à défaut de pouvoir la poser sur son épaule. « Tu veux m’en parler ? Je ne te force à rien bien sûr … »

La discussion était passée de la rigolade au sérieux en une question anodine. En fait il était certainement très peu probable que je lui présente Grégoire un jour ou du moins pas comme mon petit-ami vu que je refusais de m'engager. Mon coeur jouait les indécis depuis quelque temps Grégoire avait toujours cette place dans ma vie. Celui qui me faisait rire autant qu'il me faisait rougir, celui qui m'avait montrer qu'aimer un autre homme n'était pas une honte, mais il y 5 ans Saskia débarqua comme un ouragan dans ma vie. Aide soignante lors de ma convalescence après mon accident, elle s'occupait régulièrement de ma toilette ce qui provoqua des situations plus que gênantes mais je n'entrerais pas dans les détails. Ces cinq dernières années nous nous étions rapprochés de manière considérable, à tel point qu'il m'était difficile de lutter contre mon attirance envers elle que je sais être réciproque. Étais-je amoureux des deux? Je n'en savais plus rien, peut-être bien. Vous voyez quand je vous dis que ma vie intime était une catastrophe? Pourquoi je ne profitais pas des deux? Premièrement parce que Grégoire ne supporterais pas de me partager et surtout parce que ça pouvait paraître complètement débile vu le savon que j'avais passé à ma soeur quelques heures auparavant mais mon handicap était le plus gros de mes blocages. Qui voudrait d'un unijambiste dans son lit? Ma soeur me fit sourire lorsqu'elle dit que je rendais Kendra heureuse. Je fais tout pour qu'elle le soit en tous cas. Dis-je avec un sourire lorsque je posais les yeux sur ma fille. Lorsque je lui répondis que ma relation avec Grégoire était compliquée,elle vint se blottir contre moi, je me laissais glisser sur la chaise pour qu'elle puisse se mettre correctement ou du moins le plus confortablement possible. Si j'avais porté ma prothèse j'aurais installé ma petite soeur dans le canapé pour pouvoir la prendre contre moi sans risquer de lui faire mal mais sans la prothèse j'étais incapable de la porter.J'embrassais son front tendrement Disons qu'il veut retrouver notre relation amoureuse comme avant et que je ne m'en sens guère capable.

Je le rassure sur le fait qu’il est un bon père pour Kendra. Même si je n’ai pas beaucoup vu ma nièce, je suis persuadée de ce que je dis. On voit bien que la petite aime Kyriann, qu’elle s’inquiète pour lui. Alors il est vrai qu’ils ne partagent peut-être pas le même sang, mais ça, ça ne veut rien dire. Il n’y a qu’à voir la relation que j’ai avec Kyriann et celle que j’ai avec Amélia, pour comprendre que ce n’est pas les liens du sang qui comptent. J’ai toujours eu plus d’affinités avec mon frère que j’ai connu bien plus tard, plutôt qu’avec ma propre sœur. Lorsqu’il me dit que sa relation avec Grégoire est compliquée, je m’inquiète immédiatement. Remettant mon fauteuil en route, je me force à reculer, sans bousculer la chaise où repose sa jambe. Allant m’installer à ses côtés, je pose ma tête sur son bras, son épaule étant bien trop haute pour moi. Je vois bien qu’il descend sur sa chaise, pour que je sois plus à l’aise. Mais je ne dis rien, préférant lui demander s’il veut m’en parler en lui disant qu’il n’est pas obligé. Après tout, cela fait un moment que nous n’avons pas eu une conversation autre qu’une avec des cris. Et encore, les dernières que nous avions eues, avaient eu lieu par téléphone, car je refusais de le voir. Autant dire que cette soirée était un énorme pas pour nous deux. Ses lèvres se posent doucement sur mon front et je soupire. Tout n’est vraiment pas perdu, je m’en rends compte maintenant ! Sa réponse m’intrigue, mais je me dis qu’il n’a pas envie de parler. Et je ne compte pas insister. Il veut sûrement garder ça pour lui, ce que je conçois tout à fait. Ce n’est jamais facile de parler de ses histoires de cœur, surtout lorsque c’est compliqué. Ma tête toujours sur son bras, je prends la parole à mon tour, mais pas pour lui répondre. « Je vois … Si un jour, tu veux en parler, tu sais que je suis là … Mais tu devrais te redresser, tu vas tomber. » Et j’ai peur qu’il se fasse mal. Et pourtant, même si je dis ça, je ne bouge pas ma tête. Je veux profiter au maximum de ce contact qu’on a réussi à avoir. Fermant les yeux, je me dis que je reste encore ainsi une ou deux minutes, parce que ça doit vraiment être inconfortable comme position, autant pour lui que pour moi. « Tu m’as manqué Ky … »

Ma vie n'avait plus rien à voir avec ce que je vivais avant l'accident. Le Kyriann d'il y a cinq ans n'avait rien à voir avec celui que j'étais aujourd'hui. Il y a cinq ans j'aurais laissé Lou broyer du noir en lui disant simplement que ça allait aller, sans me rendre compte de sa souffrance, même si ça n'aurait pas été volontaire je n'aurais pas voulu insister pour la sortir de sa torpeur, de peur de lui faire plus de mal que de bien. Mais aujourd'hui j'avais mes scrupule de côtés pour lui dire le fond de ma penser car la voir couler dans sa propre souffrance me rendait complètement cinglé. Est-ce que je la jugeais sur sa souffrance? Absolument pas! Je la comprenais bien plus qu'elle ne pouvait l'imaginer. Lou ne le savait pas et ne le saurait jamais, car je ne voulais pas en parler à qui que cela puisse être et encore moins à ceux que j'aimais plus que tout au monde, mais j'avais voulu mettre fin à mes jours après mon accident. J'avais déprogrammé ma pompe à morphine de manière à pouvoir m'injecter la dose mortelle après le dernier passage des infirmières. Seulement, au moment où je pris le bouton d'actionnement de la pompe entre mes doigts de nombreuses images me traversèrent l'esprit Lou et Kendra. Comme si ma conscience m'avait hurlé qu'elles avaient besoin de moi ou comme si ces deux demoiselles avaient senti que j'allais faire une connerie et m'avaient transmis toute leur bonne humeur et leur joie, j'avais alors reprogrammer la pompe ni vu ni connu et avait entamé un combat intensif contre moi-même et contre le handicap que j'avais fini par accepter. Alors oui je la comprenais mieux que mon père qui était resté à Paris plutôt que de soutenir sa fille. Lorsqu'elle me parla de Grégoire je n'avais pas réussi à trouver les mots pour exprimer mon ressenti, enfin si je les avais ces mots j'étais juste incapable de les dire à haute voix. Lorsqu'elle me dit de me redresser car j'allais finir par tomber en bas de ma chaise, je me rendis compte de l'instabilité de notre position, elle devait souffrir. J'eus un regard vers Léandre à qui j'allais demander de mettre ma soeur dans le canapé pour que nous soyons mieux installé, mais je n'eus pas besoin de le faire. Communication télépathique? Non Juste Kendra qui avait entendu sa tante dire que j'allais tomber. Le jeune homme déposa ma soeur dans le canapé avec une grande délicatesse, je m'étais installé de manière à pouvoir la prendre contre moi. Kendra et Léandre disparurent en haut. J'enlaçais ma soeur, voulant simplement ce contact physique qui m'avait tant manqué Toi aussi, tu m'as manqué ma chérie, atrocement manqué. Je ne sais pas pourquoi ni comment mais mon coeur finit par lâcher les mots que je ne voulais pas prononcer quelques minutes plutôt Grégoire est au courant pour l'accident et pour tout ça Dis-je en posant les yeux sur ma jambe manquante. Mais... Depuis la perte de ma jambe, je suis pris d'une peur panique rien qu'à l'idée de me déshabiller devant qui que ce soit,
mais encore plus devant lui, il m'a connu avant, on a fait l'amour de nombreuses fois avant. Mais, c'est peut-être complètement idiot, mais j'ai peur de ne plus être à la hauteur de ce qu'il attend. Je parlais ouvertement de sexe, elle avait 27 ans, je pouvais donc me le permettre. Je ne parlais pas encore de Saskia une chose à la fois.

Je ne peux m’empêcher de lui dire qu’il m’a manqué. C’est entièrement vrai. Puis il faut dire qu’à force de me battre contre mon frère, je m’épuisais moi-même. Et là, avoir une petite soirée tranquille, sans cris, sans colère, ça fait du bien. Ça me détend même, pour être honnête. Malheureusement, ma tête contre le bras de Kyriann, donne une position inconfortable autant pour lui que pour moi. Et j’avoue que j’ai peur qui tombe de sa chaise. C’est pour cette raison que je lui ai dit de se redresser. Au même instant, Léandre revient du salon et se dirige vers moi. Il détache la ceinture qui me tient dans le fauteuil, avant de m’emmener vers le canapé, là où mon frère vient de prendre place. Je ferme les yeux et tente de faire abstraction à la honte qui enfle en moi. Je ne veux pas que mon frère voit combien je suis dépendante maintenant. Et pourtant, je n’ai pas le choix. Léandre me dépose délicatement contre mon frère, qui me sert dans ses bras. Puis il s’en va avec Kendra, remontant sûrement à l’étage pour faire un jeu de société. Kyriann reprend la parole, m’expliquant que Grégoire est au courant pour tout ça, en parlant de sa jambe. Il continue en me disant qu’il a du mal à se déshabiller devant Grégoire. Me serrant un peu plus contre lui, je dépose doucement ma tête dans le creux de son cou, ma main sur sa jambe accidentée. Puis j’embrasse doucement sa joue avant de le regarder dans les yeux. « Ky … Grégoire n’est pas idiot de ce que j’en sais, avec tout ce que tu m’as dit. Tu seras toujours à la hauteur de ce qu’il attend, peu importe votre passé. Alors oui, t’as une jambe en moins … Mais c’est pas ça le plus important. Grégoire te connait. Et il sait, j’en suis certaine, que le plus important se trouve là et non au niveau physique. » J’indique et pose ma main sur son cœur. Je suis certaine que Grégoire ne s’arrête pas au physique de mon frère, que ça va bien plus loin. Enfin je ne suis pas la mieux placer pour dire à Kyriann tout ça. Mais comme on le dit, fait ce que je te dis mais pas ce que je fais. Reposant ma tête sur son épaule pour éviter de me tordre le cou, je trace des traits sur sa main, comme lorsque j’étais plus jeune. C’était une habitude que j’avais pris, quand j’avais besoin de réconfort. Fermant doucement les yeux, je laisse mon cœur dicter ce que je dois dire. « Je sais que je suis mal placée pour parler … Mais tu as quelqu’un qui t’aime Ky … Alors ne laisse pas cet accident, qui t’a déjà bien trop coûté, te gâcher la vie. »