Visite Surprise ▲ SORENDAL

Aujourd'hui je fais quelques visites pour être sûr que mes anciens pensionnaires sont bien dans leur nouveau foyer. Je fais ça de temps en temps, et j'essaie de le faire pour tout le monde. Cela montre aux gens que je ne confie pas ses animaux à n'importe qui, puis ça me permet de les revoir encore une fois. J'ai commencé par le chien de Madame Spelman, un petit bouledogue de huit ans, qui attendait de pouvoir finir ses jours heureux sur un canapé, plutôt que derrière une cage. Quand je frappe à la porte, elle m'accueil avec un grand sourire. Mes visites sont surprises, je ne dis pas quand je vais passer, sinon ça serait trop facile, mais les gens le savent. Quand ils prennent un animal au refuge, je leur fais signer un document ou je stipule que je peux leur rendre visite à leur domicile quand j'en ai envie et que l'animal m'appartient encore six mois. Si je vois que quelque chose ne va pas, je peux le récupérer. Et si tout se passe bien, je change les papiers au nom du nouveau propriétaire. Je dois dire que depuis presque un an que je fais ça, tous les gens trouvent cette idée assez plaisante. Malheureusement il m'est arrivé quelque fois de devoir reprendre un animal, cela me fend le cœur à chaque fois. La pauvre bête s'attache à ses nouveaux propriétaires, connait la chaleur d'un foyer pour être de nouveau emmener derrière une cage... Madame Spelman tenait à avoir un chien après la mort de son mari, elle se sentait elle, et une femme de soixante ans a aussi besoin de compagnie, il faut dire que ces deux là ce sont bien trouvé. Elle lui a acheté un petit fauteuil rien que pour lui ! Après être resté près d'une heure, je pars enfin. Pas que je n'aime pas la vielle femme, mais elle m'a un peu forcé à manger des tonnes de petits gâteaux, et je n'ai pas pu lui refuser. Je regarde sur ma liste, et je vois le nom de Gwendal apparaître une jeune femme qui a adopté un chat il y a quelques mois. Je souris, car si je me souviens bien elle était allemande aussi, cela fait du bien de trouver une personne de notre nationalité de temps en temps. Je roule jusqu'à son quartier et je cherche son adresse. Le voilà le 166. Je frappe doucement à la porte et j'attends quelques secondes que cette dernière ouvre. « Bonjour, je suis Sören Milberg, le propriétaire du refuge ou vous avez adopté Felix. Il était dit dans les pieds que vous pouvez avoir une visite... J'espère que je ne tombe pas mal.. » Bien que je tenais à ce qu'on aille voir chaque famille, je voulais aussi prendre soin de ne pas les déranger, du moins pas trop...

Depuis combien de temps je rêvais d’une grasse matinée… Certainement depuis treize ans désormais. Je ne savais plus ce que ce mot voulait dire, j’avais tout simplement arrêté de compter mes heures de sommeil car mon déficit était affreux. Je ne dormais pratiquement pas la nuit, ayant besoin de travailler. Et depuis que j’avais adopté Félix, il y a de cela deux mois et demi, c’était encore pire. Ce chat était une vraie plaie… Je l’adorais, ce n’était pas ça le souci mais il avait le chic pour ouvrir la porte de ma chambre et venir s’installer sur mon dos pour me lécher les cheveux et me mordiller le crâne. Et quand il avait passé trente minutes à faire ça, il se couchait en boule sur mon dos et s’endormait. Sauf que je ne pouvais pas me rendormir à ce moment-là et je voulais donc me lever… Mais monsieur décidait toujours de quand je me levais. Et si j’avais le malheur de bouger, il décollait de mon dos en mode fusée et en pestant à tout va. Ce chat aura ma peau. Mais j’étais tellement contente de l’avoir, il me faisait de la compagnie. Et il était bien mieux ici avec moi que dans le refuge. Même s’il était très bien, je l’avais visité avant d’adopter Félix, cela ne valait pas la chaleur d’un foyer et les caresses quasi permanentes de quelqu’un. Je m’étais levée comme toujours vers sept heures, quand mon chat était venu m’embêter. Il faudra que je songe à fermer la porte à clé un jour. La journée allait être la même que les autres, d’autant que je travaillais ce soir. A un moment, je me posais dans le canapé, prête à regarder la télé quand Félix me sauta sur les genoux. Depuis qu’il vivait chez moi, un rituel c’était instauré et dès que je m’installais sur le canapé, il me sautait sur les genoux pour sa séance de câlins quotidienne. Il était très marrant car il se posait sur ma poitrine, ses pattes de chaque côté de mon cou et donnait de grands coups de tête quand je tardais trop à le câliner. Sauf qu’aujourd’hui, la séance câlin serait plus courte. Quand j’entendis frapper à la porte, je n’eus pas le temps de pousser gentiment le chat qu’il me fit un démarrage en trombe, m’écrasant le ventre sous ses pattes arrières. J’ouvris rapidement la porte de mon appartement, tombant sur un jeune homme que je ne connaissais pas. Il se présenta rapidement et j’eus un petit sourire. « Oui, je me souviens. Entrez. » Il ne me dérangeait pas le moins du monde alors autant le laisser entrer. J’ouvris un peu plus grand la porte tout en surveillant le chat du coin de l’œil. Il avait interdiction de sortir et je mettais un point d’honneur à ce que cette occasion ne se présente jamais. Mais pour l’instant, pas de chat à l’horizon. Bizarre. Je guidais le jeune homme dans mon petit appartement avant de lui faire signe de prendre une chaise. Je repris place dans le canapé et Félix réapparut soudain, prêt à reprendre sa séance câlin. « Désolé, on était dans notre petit rituel quotidien et il n’a pas eu sa dose. » Il ronronnait à tout va, une vraie petite chaudière.

Plus que Gwendal et mes visites sont terminés, du moins pour aujourd’hui, je laisse le refuge à Phoenix ou Tyler, qui travaille pour moi, mais je n'aime pas trop leur laisser trop de choses. c'est compliqué à gérer, entre les potentiels adoptants, les animaux, les sorties des chiens. heureusement qu'il y des personnes qui se proposent bénévolement pour promener les chiens, mais ce n'est quand même pas facile tous les jours. J'étais devant la porte de la demoiselle et je frappais doucement. J’espérais seulement qu'elle soit là. J'attends seulement quelques secondes avant qu'elle n'ouvre doucement la porte. J'ai bien vu à sa tête qu'elle ne me reconnait pas, ou du moins qu'elle ne se souvenait pas de moi. Je me présente vite fait en espérant que ça lui ravive la mémoire. Certains ne veulent pas me laisser entrer ou m'envoie bouler, je leur rappelle leur contrat et que l'animal qui ont pris, n'est pas un meuble, mais un être vivant et qu'il est de mon devoir de savoir comment il va et si tout se passe bien. Il m'arrive aussi de passer des coups de fils, mais la plupart j'aime voir les choses par moi même. « Oui, je me souviens. Entrez. » Je souris et je la remercie avant de rentrer dans son appartement. Je suivis la jeune femme dans son appartement et je m'installais sur la chaise, je la regardais qui préférait le confort du canapé. Felix ne mit pas trop de temps à arriver de nulle part, sautant sur les genoux de sa maîtresse. « Désolé, on était dans notre petit rituel quotidien et il n’a pas eu sa dose. » Je souris en prenant la feuille de suivis du chat. « Je comprends, il réclamait beaucoup de caresse et je vois que ça n'a pas changé ! » Je ris doucement à ma remarque avant d'ouvrir le bouchon de mon stylo. « Alors, comment ça va avec lui ? Tout va bien, vous n'avez pas de soucis particulier ? » Il était important de le savoir. Si ça n'allait pas, je devrais trouver une solution pour que tout aille pour le mieux et dans le pire des cas, si pas de solution et que la propriétaire n'en veut plus, le reprendre. J'espérais ne pas en arriver jusque là, puis je ne pensais pas que la situation soit dramatique. Ils avaient l'air heureux tous les deux !