Un changement de tête [ft. Kaylee Curtis]

Me levant de bonne heure, je dois ouvrir le salon. Ma collègue m’a envoyé un message hier soir, pour me dire qu’elle était malade et donc qu’elle ne pourrait pas faire l’ouverture. Vérifiant qu’Alia dort profondément, je prépare le petit-déjeuner. William dort également, et pendant quelques secondes, je le regard avec adoration. Puis je regarde l’heure et me dit qu’il est temps pour moi de quitter la maison. Enfilant ma veste en jean et mes baskets, j’attrape les clés de la voiture. Dehors le jour commence doucement à se lever. Et c’est en voyant le soleil, que je me rends compte que j’ai oublié mes lunettes de soleil. Impossible de conduire ! Je redescends donc de la voiture, et vais les chercher sans la réveiller. Je vois ainsi que j’avais oublié mon sac à main. Retournant à la voiture, je me dirige de nouveau vers ma voiture.

Roulant à travers les rues, je m’arrête dans un café pour prendre un cappuccino ainsi qu’un croissant. Arrivant au salon, je mange rapidement avant de passer un coup de balai. Je veux être sûre que tout soit propre avant d’ouvrir. Puis une fois l’heure d’ouvrir boutique, je lève le rideau. De nombreuses clientes arrivent, vu qu’elles avaient pris rendez-vous. Lorsque je relève la tête, je vois qu’une blonde attend. Souriant, je passe rapidement un coup de balai, avant d’aller à sa rencontre. « Bonjour, je suis Kaylee. Je vous en prie, suivez-moi. » L’entrainant avec moi, je lui indique d’un signe de la main le fauteuil qui vient juste d’être libérée. Une fois qu’elle est installée, je lui souris et me place à ses côtés pour pouvoir la voir. « Alors dîtes-moi, que puis-je faire pour vous ? »

Coiffeuse ce n’était peut-être pas ma première vocation, mais c’était pourtant un métier que j’avais appris à apprécier avec le temps. Même si pour l’instant, j’étais simple employée, j’avais malgré tout l’espoir, qu’un jour, je pourrai ouvrir mon propre salon. Ce n’était sûrement pas pour maintenant, je n’en avais pas les moyens. Mais un jour, j’y arriverai ! C’était mon rêve depuis plusieurs années maintenant, et il était hors de question que j’y renonce. Comme je l’ai toujours dit à Alia, il faut croire en ses rêves. Et c’est ce que je faisais. Chaque mois, j’essaye de mettre de l’argent de côté, pour pouvoir financer ce futur salon, que j’aurai un jour.
De nombreuses clientes arrivent, pour divers rendez-vous. Certaines sont là pour refaire simplement leur couleur, alors que d’autres viennent pour une nouvelle coupe, pour un changement, un nouveau départ. C’est donc ainsi qu’en relevant la tête, je vois une jeune-femme blonde qui attend. Souriant, je me dirige vers elle, avant de me présenter. Une habitude que j’ai prise. Lui faisant signe de me suivre, je lui indique d’un geste le siège. Puis je lui demande ce que je peux faire pour elle. Après tout, il y a tellement de possibilité dans un salon de coiffure, que je ne peux pas deviner ce qu’elle veut. Certaines clientes, qui sont des habituées, je peux directement savoir. Mais comme c’est la première fois que je vois la jeune-femme blonde, je ne peux pas deviner. J’écoute sa réponse, bien que je me refuse de la tutoyer. Même si je veux bien l’appeler par son prénom, je n’aime pas tutoyer les clientes dès le premier rendez-vous. « C’est tout à fait possible. Je vais déjà commencer par vous faire un shampooing, je préfère travailler sur cheveux mouillés. » Me mettant directement au travail, je me concentre sur ma tâche. Une fois terminée, je vais dans le fond de la boutique, avant de revenir vers Cassiopée, une plaquette de couleur dans les mains. « Voici les différentes teintes de blond que l’on propose. Vous avez une préférence pour laquelle ? »

La blonde était là pour que je lui coupe les pointes mais également pour refaire un peu une couleur blonde. Personnellement, j’étais blonde de naissance, mais je préférai largement mon brun. Je ne sais pas pourquoi, mais c’était une couleur que je trouvais jolie. Et puis, Gidéon m’avait connu avec les cheveux bruns, alors je ne savais pas s’il apprécierait de me voir blonde. Ma fille m’avait déjà vu avec ma couleur naturelle, mais je n’étais pas certaine qu’elle s’en souvienne. Après tout, elle était petite encore à l’époque. Précisant à la jeune-femme que je préfère travailler sur cheveux mouillés, je me mets immédiatement au travail. Après tout, même s’il n’y a pas trop de monde, je n’ai pas non plus tout mon temps. J’ai une cliente qui doit arriver d’ici trente minutes, parce qu’elle assiste au mariage de sa nièce. Aussi, même si elle a fait sa couleur la semaine dernière, elle veut à tout prix qu’on lui en refasse une, pour que tout soit parfait. M’éloignant ensuite, je vais chercher une plaquette où on trouve les différentes teintes de couleur. Personnellement, je trouve qu’il y en plusieurs de jolies, mais ce n’est pas à moi de choisir. Comme on pourrait dire, le client est roi. Lui montrant, je lui demande la couleur qu’elle préférerait. Sa question me fait réfléchir pendant quelques secondes. Après tout, j’aimerai qu’elle sorte du salon en étant contente de sa couleur et non en ayant envie d’aller acheter un chapeau directement. Lui souriant, je prends enfin la parole. « Personnellement, j’aime beaucoup ces deux-là. Et je pense qu’elles vous iraient bien toutes les deux. Après, c’est à vous de décider ce que vous voulez exactement. Le temps que vous réfléchissiez, je vais couper vos pointes. » Attrapant ma paire de ciseau et mon peigne, je me mets en mouvement. Concentrée, je lui ai laissé la plaquette devant elle. Plusieurs minutes plus tard, je repose mes ciseaux et me tourne vers la jeune-femme. « Et voilà, les pointes sont coupées. Alors, qu’avez-vous décidé ? Quelle sera la couleur que vous voulez que je fasse ? »

Elle ne savait pas ce qu’elle voulait faire exactement, j’en avais l’impression. Après, ce n’était pas du tout professionnel de lui faire remarquer, mais c’est vrai que pour moi, lorsqu’on vient dans un salon de coiffure, on sait ce qu’on veut faire. Lorsque je lui propose deux couleurs différentes dans les tons blonds et qu’elle me répond en me demandant ce que je lui proposer, je me force à sourire doucement. « Je vais vous faire celle-ci de couleur, dans ce cas ». Je lui indique laquelle sur la palette, avec un sourire. Sans réellement attendre une réponse, je me détourne et vais chercher tout ce dont j’ai besoin. Après lui avoir enfilé la blouse pour ne pas salir ses vêtements, je me mets au travail. Ayant l’habitude de travailler en silence, je ne parle pas. Je fais extrêmement attention à tout ce que je fais, pour ne pas faire mal quelque chose. Je ne suis pas certain que mon employeur sera content ensuite, s’il y a des réclamations parce que j’ai mal fait mon travail. Plusieurs minutes plus tard, j’ai enfin fini ma tâche. Vu qu’elle m’a demandé uniquement de couper les pointes et de faire une couleur, on peut donc dire que j’ai accompli ma mission. Souriant, je détache la blouse, la glissant sur mon bras, avant de lui sourire dans le miroir. « Et voilà, vous pouvez m’attendre à la caisse. » Je la lui indique d’un mouvement de main, avant d’aller ranger tout ce dont j’ai sorti. Retournant vers elle, je lui indique le prix. Et une fois qu’elle a payé, je lui souris doucement. « En espérant vous revoir prochainement, je vous souhaite une bonne journée, vu que j’ai fini avec vos cheveux. »