Plus de nouvelles et je perds la tête... Azalée et Tyler

Cela faisait déjà plusieurs jours que j’envoyais des messages à Tyler, mais celui-ci ne me répondait pas ou alors que par monosyllabes. J'étais très inquiète. Alors j’étais passé devant son appartement plusieurs fois, même plusieurs fois par jours et les volets étaient ouverts le matin et fermés le soir, donc il devait aller bien. Il m’avait dit avoir besoin de temps. Je préférais donc le lui laisser, mais j’avais remarqué que mes cours ne me captaient plus du tout l'esprit et le stage à la clinique était devenu pesant, je n’arrivais plus à me concentrer, j’étais distraite, voir pire que ça , j'enchaînais les erreurs. Sans Tyler j'étais perdue. Je n’arrivais à penser à rien d'autre qu'à lui. Et j’avais tellement peur de le perdre. Je savais que notre dernière rencontre avec Hazel avait pas si mal finit , enfin cela aurait pu encore plus mal tourner mais j’avais peur qu’il parte et m’abandonne pour que je ne perde pas l’amitié de sa soeur. Car il avait toujours considéré celle-ci plus importante pour moi que notre amour à nous deux.  Mes journées depuis notre dernière discussion , sans sa présence , se déroulaient avec une routine tellement ennuyeuse. Je me levais aux aurores pour nourrir Nevada et Crack et souvent même les autres chevaux, puis si je n’avais pas cours, je faisais quelques box. Les cours, le stage, les heures s'enchaînaient, aucunes sans que je ne pense à lu et je rentrais. En rentrant je mettais Nevada en pâture, je n’avais même plus envie de balade et avec celle jument je ne faisais que cela. Ce soir, pourtant en rentrant de la clinique après une rude journée, j’avais décidé tout de même de remonter Crack, il en avait besoin. Plus d'une semaine sans sortir cela devenait long, même si le paddock était là, il avait besoin d'entrainement. Ma mère ayant remarqué mon problème et sachant qu'il n'avait pas eu d'exercices depuis longtemps , m’avait conseillé de le longer. Je ne l’avais pas écouté. Une fois sellé, et bridé, je montais sur mon cheval. Détente au pas, mon portable vibra. Crack se tendit, je savais qu'il n'aimait pas trop ce genre de chose. Mais  je n’avais aucune envie de répondre, ou même de regarder de qui il s'agissait. Les réponses monotones de Tyler me revinrent à l'esprit et  mes yeux se brouillèrent de larmes en pensant au manque que mon fiancé caché laissait derrière lui. Je mis Crack au trot et continuais l’échauffement. Je savais que je ne devais pas forcer, une petite barre pas plus. Après une bonne détente , au trot, le cheval la passa rapidement. Je passai au galop et au moment d’arriver devant la barre celui-ci fit un écart. Mon téléphone venait de vibrer une fois de plus… Je me rattrapai comme je pus à la crinière et me rassis correctement en selle. Mais Crack ne l’avait pas décidé comme cela. Il commença à partir plein gaz et leva la croupe plusieurs fois j’essayais de le mettre en cercle pour le calmer mais rien à faire il ne m’écoutait plus , mes larmes coulaient toujours et je savais que mon cheval était une éponge, il fallait que je me calme, je respirais profondememnt au moment où il sauta la barre, mais je n’étais pas préparer et chutais au pied du chandelier sur le dos… Crack alla s’arrêter plus loin pour brouter et moi, je restais allongé le temps de reprendre mes esprits et de verifier que tout allait bien…

Tout me hante. Notre conversation avec Hazel me hante. Elle n'avait pas accepter que je sorte avec sa meilleure amie, elle n'avait pas accepter que moi je sois son petit-ami, son fiancé. C'était prévisible, je l'avais pensé de nombreuses fois dans ma tête mais pour être honnête, la vérité, l'entendre en vrai, de mes propres oreilles avait été plus dur que je le pensais. Je me rappelle encore du regard que ma sœur m'a lancé quand elle nous a vu, plein de haine. Je ne pouvais pas lutter contre ma sœur, elle me détestait et elle avait toutes les raisons de le faire. Ce n'est pas que je ne me considère pas comme coupable, mais j'essaie de me faire accepter que ce n'était qu'un accident. Chaque fois que je la vois me rappelle que je suis l'unique coupable. Son regard de haine sur moi, je ne voulais pas qu'elle l'ait sur ma fiancée. Je devais penser à son bonheur avant le mien et je sais très bien qu'elle a besoin d'Hazel dans sa vie. Elles se connaissent depuis le plus jeune âge, je ne peux pas arriver comme ça et tout détruire.

Alors, après cette conversation, assez dur à mes yeux, je suis rentré chez moi, j'ai pris une bouteille d'alcool et j'ai dansais avec mes vieux démons. Décidément je n'y arriverais pas seul, j'ai besoin d'Azalée.  Mais qui suis-je pour détruire une amitié ? Sincèrement, personne. Pourtant elle me manque ma brune. J'essaie de vivre. Le matin je me lève, au dernier moment pour ne pas penser. Ce n'est que l'alcool qui me fait dormir. J'ai mal à la tête mais je vais quand même au travail. Je souris, je fais genre, on ne me pose pas de question. Je regarde toujours mon téléphone dans l'attente d'un nouveau message d'Aza. Elle m'en envoie pas mal et moi je fais quoi ? Je lui répond juste des « oui ça va. » « Oui, j'essaie de me libérer pour qu'on se voit. » alors que je suis totalement libre. Mais je ne veux pas qu'elle me voit comme ça. J'ai sombré. J'essaie juste de garder un travail pour avoir de l'argent. Même au refuge on me dit que je suis différent. Quand est-ce qu'ils vont comprendre que je ne suis pas bien ? Quand est-ce qu'ils vont comprendre que mes faux pas au travail sont des appels au secours ? Peut-être jamais, ici on ne me comprend pas. Puis le soir je rentre, je passe parfois au magasin acheté de l'alcool et je retourne chez moi. Je ferme tout de suite les volets pour oublier que le monde tourne autour de moi.

Aujourd'hui, je ne travaille pas. Je n'aime pas ce genre de journée, je vais repenser à ma vie, à l'accident, à Aza. A chaque fois je me demande si ça vaut le coup de continuer. Parfois je suis à deux doigts de faire la plus grosse connerie de ma vie mais toujours… Toujours je pense à ma fiancée et je me demande si elle s'en remettrait. Je ne sais pas ce qui est le pire pour elle, que je sois vivant mais qu'elle n'arrive pas à me voir ou que je sois mort. Si je suis parti elle se fera une raison, ou pire, elle pensera que c'est de sa faute, qu'elle aurait pu m'aider. Elle a fait son maximum j'en suis sûr. Elle fait son maximum oui. Le problème vient de moi, que de moi. Mal rasé je me regarde dans le miroir de ma salle de bain. Putain, comment j'en suis arrivé là ? J'ai des cernes énormes sous les yeux, j'ai le visage pâle, ça doit faire des jours que je n'ai pas fait de vrais repas. Je n'ai pas envie de manger, je n'ai pas faim de toute façon. Je baisse le regard vers l'évier et des larmes coulent sur mes joues. Maman serait*elle contente de nous voir comme ça ? De me voir comme ça ? Est-ce que je la déçois ? Sûrement que oui. Merde. Il faut que je m'en sorte, je ne peux plus continuer comme ça, je dois avoir Azalée, je dois lui dire que je l'aime, que s'il le faut, je l'amènerai à l'autre bout du monde pour que l'on soit heureux. J'ai besoin de personne d'autres, juste d'elle. Hazel ? Elle ne me pardonnera jamais, même si elle essaie alors à quoi bon se torturer pour ça. Il y a quelqu'un qui m'aime et c'est Azalée, je n'ai pas le droit de l'abandonner.

Je me suis rasé, j'ai mangé quelque chose en espérant que je reprenne de la couleur. J'ai bu, de l'eau, beaucoup, je devais évacuer l'alcool. Je me suis habillé, j'ai ouvert mes volets et je fais ça au monde. Je prend mes clefs de voiture et je descend l'immeuble. Je dois la retrouver, elle. Je conduis vite, sûrement à cause de l'alcool qu'il me reste encore dans le sang. Pourtant je ne créer pas d'accident. J'arrive rapidement au haras. Je me gare, un peu n'importe comment, laissez moi juste la retrouver. Dans l'écurie il n'y a personne, c'est toujours là que je la trouve. Je ne veux pas lui envoyer de messages, je ne veux pas qu'elle sache, je veux juste lui faire une surprise, lui montrer « hey, je suis là, je vais mieux, pour toi. » Au loin je vois un cheval, tout seul, elle doit être avec lui mais je ne la vois pas vu que je suis là. Je m'avance, je marche rapidement. Quand ma vision devient nette, que je comprend ce qu'il se passe, je me met à courir. Je manque de tomber à un moment mais je me rattrape. C'est pas bon l'alcool, pas du tout. Quand j'arrive à son niveau, je m'accroupis et je pose mes mains sur ses joues. «  Chérie, tu m'entends ? » Dis moi que tu m'entends Aza, que rien de grave n'est arrivé.